« Dilexit nos » : un ton nouveau — Aumônerie des hôpitaux de Pau

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« Dilexit nos » : un ton nouveau

 

 

Éditorial 

Le pape François a publié hier sa 4ème encyclique, « Dilexit nos ». Il y développe une réflexion sur le coeur de Jésus, remède aux maux de la modernité et promesse du bonheur.

En choisissant de publier une encyclique sur le Sacré-Cœur de Jésus, François prend quelques risques. Celui d’avoir l’air d’un autre âge, celui de paraître abandonner la question sociale au profit de la piété, et celui de se perdre dans des considérations trop populaires. Le texte qu’il offre à l’Église ignore ces résistances, voire les transforme en forces.

Le pape, argentin d’origine, veut faire valoir son expérience singulière du Sacré-Cœur, à la fois spirituelle et existentielle. Il se souvient des fidèles du monde entier qui y voient la raison de servir leur prochain, de prier en confiance et de réfléchir avec la plus belle des intelligences, celle du cœur, pleine de « rationalité, de vérité et de sagesse ». Affirmant, références à l’appui, que cette dévotion renferme « la synthèse de l’Évangile », François nous livre une clé de lecture de l’ensemble de son pontificat.

Depuis plus d’une décennie, ne parle-t-il pas d’abord avec cœur, à cœur ouvert pourrait-on dire, quand il défend sans concession les migrants, les populations sous les bombes ou les espaces naturels dévastés ? Remède à l’égoïsme et aux communications d’un instant portées par les réseaux sociaux, la spiritualité du Sacré-Cœur est pour lui « ce dont nous avons le plus besoin » « pour reconstruire le bien et le beau ».

Dilexit nos, sa 4e encyclique, détonne toutefois avec les précédentes. Certes, elle peine aussi à contenir la passion pour l’humanité et les combats pour la justice qui habitent François. Mais le ton et le discours sont nouveaux, émaillés de longues considérations spirituelles qui ne sont pas des détours. Le pape s’emploie, avec tout le poids que lui donne le haut statut de ce texte, à nous faire revenir à notre cœur. Car pour lui « la véritable aventure est celle qui se construit à partir du cœur ».

 

 

 

                                       Arnaud Alibert est rédacteur en chef à La Croix