Une nouvelle figure de prêtre — Aumônerie des hôpitaux de Pau

Aller au contenu. | Aller à la navigation

Outils personnels

Aumônerie des hôpitaux de PauAumônerie des hôpitaux de Pau
Menu
Navigation

Une nouvelle figure de prêtre

 

 

 

 

L’affaire abbé Pierre secoue l’Église. Loin d’ignorer cette noirceur mais refusant de s’y cantonner, Arnaud Alibert, rédacteur en chef assomptionniste à La Croix, se saisit d’une bonne nouvelle puisée dans l’actualité française : l’ordination d’un père de famille chaldéen.

 

Un homme marié catholique a été ordonné prêtre en France et envoyé en mission dans le 18e arrondissement de Paris. Une première ! Dans l’Église chaldéenne, faut-il préciser tout de suite, pour ne pas semer davantage le trouble. Cela s’est passé le dimanche 1er septembre, à l’église Saint-Thomas-Apôtre de Sarcelles, au cours d’une messe présidée par le cardinal Louis Raphaël Sako, patriarche de l’Église chaldéenne. Occasion pour chacun de se rappeler que l’Église catholique comporte 23 Églises orientales, en plus de l’Église latine, la nôtre, dont le patriarche est le pape lui-même. Il est capital pour nous de prendre conscience que notre Église latine romaine n’est qu’une expression de l’Église catholique, parmi beaucoup d’autres.

Dans cette belle histoire, soyons sensibles au point suivant : quand on écoute le père Amar Agag parler de sa vocation, il emploie à plusieurs reprises le terme d’« appel ». Pour lui, il ne fait aucun doute que le Seigneur l’appelle, alors même qu’à 38 ans, il est père d’une famille de trois enfants. Ainsi, le Christ aujourd’hui, en France, appelle des hommes mariés catholiques à être prêtres. Un cardinal l’atteste ! Sera-ce de nature à mettre en mouvement l’Église latine pour amender sa propre discipline ? Rien ne l’y oblige et le moment actuel n’est peut-être pas le meilleur.

 

Car il nous faut remarquer que, chaque fois qu’une affaire de prédation sexuelle secoue l’Église catholique – et c’est le cas aujourd’hui avec l’affaire abbé Pierre –, se repose la question du célibat des prêtres. Bien sûr, cela n’a rien à voir mais, dans les médias comme sur les réseaux sociaux, les gens font le lien.

Comment sortir du piège ? Reconnaissons d’abord que la théologie catholique dans son ensemble, et spécifiquement celle du mariage, établit le conjoint et la conjointe dans un rapport de personne à personne. À l’opposé, toutes les histoires de prédation racontent comment le prédateur s’est saisi de ses victimes comme d’objets. En ce sens, le mariage est le lieu d’une éducation nécessaire au respect de l’autre ; il oblige chacun à ne pas se saisir de l’autre, mais à s’offrir à lui ou elle. En définitive, comme l’Église chaldéenne en témoigne, le mariage est tout à fait cohérent avec une théologie pastorale où le prêtre, bon pasteur, s’offre à son peuple.

 

La clé est donc d’attendre de chacun, en particulier des prêtres, de vivre en vérité la parole par laquelle le fidèle se donne à Dieu et aux autres, avec la promesse de ne pas reprendre ce qu’il a donné.

Arnaud Alibert, rédacteur en chef assomptionniste