J'ai mal Seigneur
J’ai mal, Seigneur, j’ai mal !
Où donc es-tu passé ?
Je ne peux plus t’entendre, je ne sais plus prier !
Comment dire : « Que ta volonté soit faite »
alors que tout en moi est révolte et blasphème.
J’ai cru en ta bonté,
mais ta bonté m’accable !
Mes frères s’agitent à mes côtés ;
ils me disent : « Courage, rien n’est perdu ! »
Mais leurs paroles sont sans écho chez moi
et leur pitié attise ma souffrance.
A qui parler ? A qui crier ma détresse
quand personne ne peut la comprendre ?
Suis-je donc acculé à revenir vers toi ?
J’ai mal, Seigneur, j’ai mal !
Si encore, tu pouvais m’expliquer,
me dire le « pourquoi ? »
Mais tu te tais, tu te caches comme un coupable
et pourtant, je le sais, tu es là,
tapi dans un creux de mon âme.
A travers ces cris de révolte,
découvre ma prière ;
Je ne suis pas un saint,
capable de porter sa croix de rédemption ;
je ne suis qu’un enfant déchiré par la vie
et qui a perdu l’espérance.
Alors, si tu m’entends, réveille ta puissance !
N’es-tu pas Dieu, bon Dieu ?
Où donc est ta lumière ?
Souviens-toi : la foi de mon enfance ….
et réponds !
Car si l’épreuve, hélas, me fait douter de toi,
elle m’apprend aussi que tout est vanité,
ue rien n’a d’importance
quand ta face se cache.
J’ai mal, Seigneur, j’ai mal !
Abbé Hilaire léonard-Etienne